Le MNSD Nassara

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A l’origine, Mouvement National pour la Société de Développement-MNSD

Le Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD) était, à l’origine, un Parti-État, créé en mai 1989. La Constitution du 24 septembre 1989 (Titre V, articles 16 à 20) consacrait la création du MNSD. Elle disposait que la direction du pays reposait sur le principe de l’unicité de direction de l’État et du Mouvement National pour la Société de Développement, le MNSD- qui a muté, par la suite, en une formation politique conventionnelle, le MNSD-NASSARA, à l’issue de son congrès extraordinaire constitutif tenu à Niamey, du 12 au 18 mars 1991, eu égard au vent du multipartisme qui a soufflé sur la plupart des pays africains francophones après le discours de La Baule du Président français François Mitterrand.
La devise du MNSD NASSARA est « Consultation, Concertation, Participation ». Son hymne est le NASSARA, composé et arrangé par M. Oumarou HADARI, Secrétaire à la Culture du Bureau Politique National, au moment des faits.
La Société de Développement vise la construction d’une Nation unie et solidaire, tendue vers le même idéal et mue par une même volonté de progrès. Elle vise également la participation responsable de toutes les nigériennes et de tous les nigériens à la recherche de solutions consensuelles aux problèmes de développement économique, social et culturel du pays..

Seyni Kountché

Seyni KOUNTCHÉ et l’avènement de La Commission Nationale de mise en place de la Société de Développement (C.N.S.D.)

Nul ne peut, mieux que le Président du Conseil Militaire Suprême lui-même, définir les concepts philosophiques et idéologiques que recouvre sa vision de la Société de Développement. C’est pourquoi nous nous contenterons de citer le président KOUNTCHÉ :

«L’islam qui a façonné les traditions profondes de notre philosophie de la vie tolère mal les extrêmes : ni la trop grande richesse, ni la trop grande pauvreté. Notre tendance philosophique réelle, correspond à la constitution d’une société communautaire. Mais les impératifs de la vie moderne nous font obligation de dépasser ce stade pour rechercher un cadre social équilibré dans une solidarité nationale tou­jours en éveil. La mystique du développement exige une stratégie de combat qui tient compte de tous les facteurs qui font l’originalité du tissu social sur lequel repose notre conception de vie.
Toute autre solution, notamment celles toutes faites que l’on exporte ou que l’on impose sous plis idéologiques ou à travers les miroirs grossissants du confort matériel risquent de nous conduire à des im­passes, à des blocages qui sont les antichambres de la déstabilisation…
Malgré la sympathie et le respect profond que nous éprouvons pour l’ensemble des choix politiques des autres pays d’Afrique et du monde, nous demeurons convaincus que la société nigérienne ne peut se fa­çonner qu’avec des apports essentiellement nigériens. Il est facile de mimer au nom de quelques principes envoûtants de logique. Il est aussi possible et aisé d’adorer le veau d’or. Non, pour le Niger, nous entrerons en nous-mêmes pour rechercher les éléments qui permet­tront de bâtir notre société. Tous les mots en isme ne nous convain­cront pas de la nécessité de procéder autrement pour assurer le bonheur et la justice à notre peuple… je vous engage mes chers com­patriotes, à la réflexion pour déterminer, étape après étape, dans un processus programmé, le profil de notre société de demain. Tout le monde, grands et petits, intellectuels et paysans, est convié à ce tra­vail de réflexion et de participation qui doit déboucher sur une charte qui sera l’axe de nos futures institutions».
Et le président KOUNTCHÉ de préciser :
«L’instauration d’une Société de Développement, cela signifie d’abord et essentiellement la participation des populations au développement économique et social du Niger, participation qui doit se traduire au cours du plan quinquennal par la mise en place des cellules de déve­loppement, des conseils d’Arrondissement et des conseils régionaux.»
Ainsi, c’est sous son impulsion que la mise en œuvre du processus d’édification de la Société de Développement a été rendue officielle par décret n° 79 -165/PCMS du 29 octobre 1979 créant une Commission Nationale de mise en place de la Société de Développement (CNSD).
Cette commission sera présidée par le Commandant Adamou MOUMOUNI DJERMAKOYE, Ministre de la jeunesse, des sports et de la culture.
Son secrétariat permanent sera dirigé par M. Salaou BARMOU.
La cérémonie d’installation officielle qui marque le démarrage des travaux de la CNSD a eu lieu le 17 Mars 1980, sous la présidence du Lieutenant-colonel Seyni KOUNTCHÉ, Président du Conseil Militaire Suprême (CMS).
Deux principes directeurs pour l’édification de la Société de Développement ont été déclinés par KOUNTCHÉ : « Le premier de ces principes est que l’homme nigérien constitue la finalité de tout processus de développement au travers duquel cet homme doit s’organiser, forger et modeler sa propre conception de la vie.
Le second est que l’organisation concrète du développement repose sur le triptyque : Consultation, Concertation et Participation ».
Le président KOUNTCHÉ avait comparé la Société de Développement à une pyramide aux différents degrés de laquelle se dégage, selon un processus ascendant, la volonté populaire et où s’organisent des niveaux successifs de gestion.
Pour le Président du CMS « Il ne peut être question de construire une pyramide sans que ses assises inférieures aient été établies. De même l’étape initiale et indispensable à l’instauration de la Société de Développement est la mise en place effective de cellules de base dans le cadre du village, du quartier ou de la tribu…La cellule de développement rappelle dans sa structure la composition d’une graine avec ses deux cotylédons et sa plantule. Les deux cotylédons représentent d’une part l’organisation des Samariya et d’autre part les mouvements mutualistes du village. Ce sont ces deux composantes, l’une chargée de l’aspect animation, l’autre de l’aspect production du village, qui alimenteront la plantule qui, sortant de terre, ira à l’air libre symboliser la représentation villageoise aux différents niveaux de la vie de la nation….vous devez naturellement prendre conscience que ce niveau ne caractérise pas l’ensemble de la Société de Développement, mais il conditionne totalement l’existence.»
A la fin de la cérémonie d’installation, la CNSD tient sa session inaugurale les 17 et 18 Mars 1980. Cette rencontre débouche sur l’installation de cinq (5) sous commissions spécialisées et une sous-commission de synthèse.
La synthèse des travaux de la CNSD a fait l’objet d’un document intitulé « rapport général » élaboré par le secrétariat permanent en Juin 1981.
Le document a été soumis à l’appréciation du gouvernement qui l’a adopté en conseil des ministres le 17 Juillet 1981.
Le 3 Août 1983, le Conseil National de Développement (CND), échelon supérieur des institutions de la Société de Développement, composé de 150 membres, est solennellement installé lors d’une cérémonie historique présidée par le Président du CMS, chef de l’État, le Lieutenant-colonel Seyni KOUNTCHÉ.
A la surprise générale, le Président Seyni KOUNTCHÉ annonce des changements à la tête du Conseil National de Développement avec la nomination de M. Mamane Oumarou, un civil, alors que la rumeur donnait plutôt le nom du Président de la CNSD, le Colonel Adamou MOUMOUNI DJERMAKOYE.

Mamane Oumarou

M. Mamane OUMAROU, Président du CND

Le CND est aussitôt investi de la mission d’élaborer les projets de textes fondamentaux dans la perspective d’un retour à la vie constitutionnelle, prenant en compte les idéaux de la Société de Développement.
Il finalise en Mars 1987, l’élaboration d’un projet de Charte nationale que le gouvernement adopte en Mai 1987.
Le 1er Juin 1987 débute une vaste campagne d’information et de sensibilisation sur l’organisation du référendum, en vue de l’adoption du projet de Charte nationale.
Le 14 Juin 1987 les électeurs votent à 99,58% pour le projet de texte soumis à référendum. La Charte nationale est publiée par l’Ordonnance 87-29 du 14 Septembre 1987.
Conforté dans sa démarche, le gouvernement charge le CND d’élaborer un projet de Constitution qui, en toute logique idéologique, s’inspire des orientations de la Charte nationale.
Le projet de Constitution est adopté par référendum le 24 Septembre 1989, donnant ainsi naissance à la 2ème République avec l’option d’un régime de type présidentiel.
Elle est promulguée par Ordonnance n° 89-14 du 6 Octobre 1989. L’article 16 pose le principe de la création d’un mouvement politique, assurant en son sein la libre expression des opinions et des sensibilités idéologiques : le Mouvement National pour la Société de Développement. Le MNSD est ouvert à tous les citoyens animés du même idéal patriotique et œuvrant pour la réalisation des objectifs de la Société de Développement.

Ali Chaibou

Disparition de KOUNTCHE et l’avènement de la « décrispation »

Le Président Seyni KOUNTCHÉ disparaît le 10 novembre 1987. Le Colonel Ali SAIBOU lui succède et sonne l’avènement de la politique dite de « décrispation ».
Le 31 janvier 1989, le CND crée une commission préparatoire du congrès constitutif du MNSD.
Les assises du congrès constitutif se tiennent du 15 au 18 mai 1989. Ils débouchent sur l’adoption des statuts et l’élection des responsables des différents organes de direction du Mouvement, (CSON, BEN).
Le Général Ali SAÏBOU est élu à la présidence du MNSD, Parti-Etat. Le Secrétariat Général est confié à M. Kada LABO de la section de Maradi. Le congrès désigne le Général Ali SAIBOU à la candidature aux toutes prochaines élections présidentielles. Le Général Ali SAÏBOU est élu Président de la République le 10/12/1989 avec un score de 99,60%.

Moins d’une année après ces élections, le CSON accepte l’option du multipartisme et la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine. A la veille de ce grand évènement, le MNSD est déterminé à se réorganiser pour mieux s’adapter au nouveau contexte de multipartisme. Un congrès extraordinaire devant consacrer la mutation du Parti-Etat s’est tenu du 12 au 18 mars 1991 à Niamey. Ce congrès du renouveau devait imprimer une nouvelle dynamique aux structures du parti.

Par un décret en date du 26 juillet, le Président de la République convoque la Conférence Nationale pour le 29 juillet 1991.
Dans le premier acte, la conférence s’est auto-proclamée souveraine, c’est-à-dire désormais seule détentrice de la légitimité et de la légalité de tous les pouvoirs de la République dont les principales institutions en place se voient confisquer les attributs.
Les responsabilités de la gestion des affaires publiques sont désormais assumées par un « PRESIDIUM » nommé par la conférence nationale.
L’acte n° 3 portant sur les attributs de la souveraineté de la conférence nationale proclame la suspension de la Charte nationale et de la Constitution, la dissolution de l’Assemblée Nationale et du Conseil National de Développement.

Conférence Nationale Souveraine

Conférence Nationale Souveraine ou la dissolution annoncée du MNSD-NASSARA

Le Président de la République est « provisoirement maintenu dans des fonctions protocolaires de chef de l’État sous le contrôle de la conférence nationale ».
Le gouvernement est chargé d’expédier les affaires courantes sous le contrôle de la Conférence Nationale, jusqu’à l’élection du Premier Ministre de transition. La Conférence Nationale contrôle l’ensemble des services publics de l’État, les forces armées nationales et les forces de sécurité et ce jusqu’à la mise en place des organes transitoires de l’État.
Pendant de longues semaines, l’attention des 1204 délégués de la Conférence Nationale était focalisée sur la sanction de la gestion du CMS et de ses héritiers, mais surtout sur l’existence même du MNSD-NASSARA.

Par la sincérité et la force de leurs convictions, par leur combativité et la per­tinence de leurs arguments, les représentants du MNSD NASSARA à la Conférence Nationale avaient mis en échec toutes les velléités visant à imposer à la Conférence Nationale la dissolution du parti.

La mutation

Construit sur les solides fondations du parti-État pour devenir « parti-Nation », (d’après une belle image du Président TANDJA), le MNSD NASSARA a été porté sur les fonts baptismaux à l’issue du laborieux congrès extraordinaire tenu à Niamey du 12 au 18 mars 1991.
Choix délibéré ou convergence fortuite, la date de création du MNSD NASSARA (18 mars 1991), coïncide avec la date de l’installation solennelle et la session inaugurale des travaux de la Commission Nationale de mise en place de la Société de Développement (17, 18 mars 1980).

Le congrès a procédé à une relecture approfondie des textes fondateurs pour conformer le parti au nouveau contexte socio-politique. A titre transitoire, le congrès confirme le mandat du Général Ali SAIBOU à la présidence du parti, jusqu’à la conférence nationale. M. Labo KADA de la section de Maradi est également maintenu au poste de secrétaire général. Le Colonel Adamou MOUMOUNI DJERMAKOYE est chargé des relations extérieures et le Lieutenant-colonel Mamadou TANDJA chargé des relations avec les organisations affiliées.
Sur proposition de la section de Maradi dirigée par Elhadj Bala Dan Sani dit Soulé Dan Gara (de son titre de notable du Gobir), le congrès adopte la résolution n°1 qui consacre la dénomination du MNSD-NASSARA.

Fidèle à sa logique et ballotté par les courants divergents des forces en présence, le Général Ali SAIBOU annonce le 12 juillet 1991, soit environ deux semaines avant la tenue de la conférence nationale, qu’il renonçait à la Présidence du MNSD, arguant des passions, des risques de confrontation et de division qui planaient sur la nation.
Suite à cette démission du Général Ali SAIBOU et en application d’une résolution du congrès extraordinaire des 12 au 18 mars 1991, le Comité Central se réunit les 5 et 6 novembre 1991 sous la présidence de M. Kada LABO, secrétaire général et président par intérim, pour examiner notamment les points ci-après :
• mise en œuvre de la résolution spéciale n° 1 du congrès des 12 au 18 mars 1991 relative à l’élection du président du parti;
• mise en œuvre des recommandations du congrès relatives à la consolidation des acquis et la restructuration du Bureau Politique ;
• retrait des Chefs Traditionnels de toutes les instances du parti ;
• acquisition d’un siège pour le MNSD NASSARA.

Tandja Mamadou

Tandja Mamadou aux commandes

A l’issue des débats, le Comité Central investit de sa confiance le Colonel TANDJA Mamadou pour présider aux destinées du MNSD-NASSARA, au détriment de son challenger, le Colonel Adamou MOUMOUNI DJERMAKOYE. M. Hama AMADOU a été élu au poste de secrétaire général, en reconnaissance de sa combativité et du rôle déterminant qu’il a joué pour la défense des intérêts du parti, au sein de la délégation du MNSD NASSARA tout au long de la Conférence Nationale Souveraine.
M. Adamou MOUMOUNI DJERMAKOYE, reconduit au poste de secrétaire aux relations extérieures claque la porte du MNSD NASSARA, contre toute attente, pour transformer son club d’amis, le « CAMAD », en une formation politique : « l’Alliance Nigérienne pour la Démocratie et le Progrès » (ANDP ZAMAN LAHIYA).

Le dossier de reconnaissance déposé par le MNSD-NASSARA au Ministère de l’Intérieur a été enregistré et a obtenu un récépissé provisoire sous le numéro 16 du 4 avril 1991. Le Mouvement National pour la Société de Développement a été autorisé à exercer ses activités par l’arrêté n° 035/MI/DAPJ du 14 février 1992.

Le parcours victorieux du MNSD NASSARA

Les premières élections législatives du 14 février 1993 ont mis en compétition 12 partis politiques pour la conquête des 83 postes de députés.
Les résultats définitifs proclamés par la Cour Suprême donnent l’avantage au MNSD NASSARA avec 29 députés contre 22 pour la CDS RAHAMA, 13 pour le PNDS TARAYYA et 11 pour l’ANDP ZA­MAN LAHIYA.
Le 16 février 1993, 9 partis politiques, opposants historiques féroces du MNSD-NASSARA parmi lesquels la CDS RAHAMA, le PNDS TA­RAYYA, l’ANDP ZAMAN LAHIYA et le PPN/RDA créent l’Alliance des Forces du Changement (A.F.C.) dont le combat existentiel consiste avant toute chose à barrer coûte que coûte l’accès au pouvoir au MNSD-NASSARA.
C’est dans ce contexte qu’interviennent les premières élections présidentielles multipartites. Huit candidats briguent le fauteuil présidentiel dont M. Mamadou TANDJA, candidat du MNSD-NASSARA investi par le congrès extraordinaire tenu à Maradi le 9 novembre 1992.

Au 1er tour organisé le 27 février 1993, M. Mamadou TANDJA recueille 34,22 % des suffrages contre 26,59 % pour M. Mahamane OUSMANE (CDS RAHAMA), 15,92 % pour M. Mahamadou ISSOUFOU (PNDS TARAYYA) et 15,24 % pour M. Moumouni Adamou DJERMAKOYE (ANDP ZAMAN LAHIYA).
Le deuxième tour organisé le 27 mars 1993 oppose le candidat du MNSD-NASSARA à son adversaire de la CDS RAHAMA.
Ce dernier bénéficiant du pacte de rapprochement des principaux partis membres de l’AFC et du report des voix de leurs militants, l’emporte avec 54,42 % des suffrages contre 45,58 % pour le candidat du MNSD-NASSARA.
Le PNDS TA­RAYYA quitte le gouvernement le 28 septembre 1994 et recompose une nouvelle alliance parlementaire avec le MNSD-NAS­SARA.
Le 14 octobre 1994 l’opposition dépose une motion de censure et renverse le nouveau gouvernement dirigé par M. Souley ABDOULAYE. Mais le Président de la République fait usage de son droit constitutionnel et dissout l’Assemblée Nationale.
Des élections législatives anticipées sont alors organisées le 12 janvier 1995. Les 29 députés du MNSD-NASSARA sont réélus. Le MNSD-NASSARA compose une nouvelle majorité parlementaire avec le PNDS TARAYYA dont le leader, M. Mahamadou ISSOUFOU, est élu à la présidence de l’Assemblée Nationale, contre le candidat de l’AFC, M. Adamou MOUMOUNI DJERMAKOYE.
Au lendemain de ces élections législatives largement remportées par l’opposition conduite par le MNSD-NASSARA, le Président de la République M. Mahamane OUSMANE défie la nouvelle majorité parlementaire en nommant M. CISSÉ Amadou Premier Ministre sans l’aval de son parti, le MNSD NASSARA.
Le MNSD-NASSARA réagit en excluant de toutes les instances du parti M. CISSÉ, coupable d’indiscipline grave en acceptant cette nomination contre l’avis de son parti. Une motion de censure renverse le Premier ministre CISSÉ qui n’a pas encore formé son gouvernement. Le Président de la République accède malgré lui, à la volonté de la majorité parlementaire et se résout le 21 février 1995, à nommer M. Hama AMADOU au poste de Premier Ministre.

Le Niger s’installe ainsi dans une situation politique inédite : la cohabitation. Conséquence d’une crise politique et résultat d’un rapport de force démocratique, la cohabitation tumultueuse par essence, engendre une rupture de confiance au sein de l’Exécutif avant de se transformer en une crise institutionnelle qui nécessitera l’arbitrage de la Cour Suprême en septembre 1995. La saisine de la Cour Suprême ne permet malheureusement pas de résoudre cette crise qui se cristallise et met à rude épreuve le fonctionnement régulier des institutions républicaines et le jeu démocratique. Le Niger traverse alors une période d’incertitude politique.

Ibrahim B. Mainassara

Baré Mainassara

Le 27 janvier 1996, les Forces Armées Nationales prennent le pouvoir et mettent en place un Conseil de Salut National (CSN) présidé par le Colonel Ibrahim BARÉ MAÏNASSARA.

C’est dans ce contexte très difficile pour l’exercice des libertés publiques et le fonctionnement des partis politiques qu’intervient le scrutin présidentiel des 7 et 8 juillet 1996. Contre toute attente, le processus électoral a été interrompu manu militari en début d’après-midi, suivi de la dissolution de la Commission Électorale et d’un hold-up qui a consacré l’élection du Général Ibrahim MAINASSARA BARÉ, Président du CSN, candidat indépendant faute d’avoir réussi à usur­per la direction du MNSD-NASSARA.

Baré MAINASSARA est assassiné le 9 avril 1999 par sa propre garde rapprochée.

Ibrahim B. Mainassara

Daouda Malam Wanké

Un Conseil de Réconciliation Nationale (CRN) composé exclusivement d’officiers et présidé par le Commandant Daouda MALAM WANKÉ, alors chef de la garde présidentielle, est mis en place.
L’avènement du Conseil de Réconciliation Nationale et la définition d’une Transition de 9 mois ouvrent de nouvelles perspectives politiques pour le Niger. L’adoption par référendum le 18 juillet 1999 du projet de Constitution de la cinquième République, sa promulgation le 9 août 1999 et l’adoption du code électoral permettent d’envisager le retour à la normalité républicaine.
Le 17 octobre 1999, les Nigériens sont appelés à élire le Président de la 5ème République.

A l’issue du scrutin qui a mis en compétition 7 candidats, Monsieur Mamadou TANDJA du MNSD-NASSARA arrive en tête du peloton avec 32,33% des voix suivi, de Monsieur Mahamadou ISSOUFOU du PNDS TARAYYA avec 22,79%.

Le deuxième tour concomitant aux élections législatives a lieu le 24 novembre 1999. Soutenu par une coalition de 17 partis, le candidat du MNSD-NASSARA remporte les élections avec un score de 59,89% des voix. Les résultats du scrutin législatif confortent la nette victoire du MNSD NASSARA qui obtient 38 sièges sur 83.

La transition du Professeur Hamidou SÉKOU

Les assises du quatrième congrès ordinaire se sont tenues à Niamey, les 20 et 21 décembre 2001, au lendemain de la transition dirigée par le Professeur Hamidou SÉKOU et chargée de gérer le MNSD-NASSARA entre décembre 1999 et décembre 2001, suite à l’élection du Président TANDJA à la Présidence de la République.
Le cahier de charge du Professeur SÉKOU comportait implicitement le maintien de la sérénité et de la cohésion internes, conditions essentielles à la réussite de la transition et à l’organisation du prochain congrès qui doit pourvoir à la vacance induite par l’empêchement du Président TANDJA.
A l’inverse des précédentes assises qui ont démontré la cohésion et la maturité du parti, la rencontre du 4ème congrès a été marquée par des manifestations sans retenue, d’une crise profonde de leadership. La contestation contre Hama AMADOU était animée par un vaste front du refus animé par des militants frondeurs.
N’ayant pas réussi à réduire les divergences entre le front du refus et le clan de Hama AMADOU, principal candidat à la succession, le congrès se résolut à endosser une kyrielle de résolutions manifestement destinées à mettre en œuvre une stratégie de verrouillage et de contrôle de la direction et des instances du parti au profit du clan de Hama Amadou. Cette profusion inhabituelle de résolutions et recommandations indique également la nette détermination va-t-en-guerre et l’orientation de la nouvelle direction du parti, dirigée dès lors par M. Hama AMADOU.

Le 5ème congrès ordinaire s’est tenu le 7 avril 2005 à Niamey. Il était essentielle­ment consacré à l’examen et l’adoption des propositions d’amendement des textes fondamentaux, du problème de financement du parti et un appel à contribution en vue de la construction du siège du parti.
Mais l’on retiendra surtout que c’est au cours de ce congrès qu’ont été énoncés les concepts galvaudés de tandem et de GRGN 21. Introduits sans préparation ni concertation, dans un contexte de crise perlée, ces concepts étaient loin d’obtenir l’adhésion unanime des congressistes et encore moins des militants hors-jeu.
La candidature et l’élection du tandem Hama AMADOU/Sala HABI ont été ainsi traitées et endossées sans enthousiasme.

La motion de censure du 31 mars 2008

Mis en cause face à ses responsabilités de Chef du gouvernement suite à la mise en accusation de deux membres de son équipe et de plusieurs cadres de l’Administration publique, le Premier Ministre Hama Ama­dou, lâché par des députés de son groupe parlementaire, a été renver­sé le 31 mars 2007 par une motion de censure.

La réunion du Bureau Politique du 22 novembre 2008

La réunion du Bureau politique convoquée le 22 novembre 2008 a ana­lysé, en toute responsabilité, le climat de confusion entretenue dans la gestion du parti depuis l’arrestation de son Président.

La réunion du Bu­reau a constaté l’empêchement du Président Hama AMADOU et décidé de confier l’intérim de la présidence du parti à M. Seini OUMAROU et de la tenue d’un congrès extraordinaire pour doter le MNSD-NASSARA d’une nouvelle direction, à la veille de grandes échéances nationales.

Le congrès extraordinaire de Zinder du 21 février 2009

La tenue d’un congrès extraordinaire à Zinder le 21 février 2009 a été décidée par le Bureau politique lors de sa réunion du 22 novembre 2008. Les assises du congrès extraordinaire de Zinder ont pris d’im­portantes mesures en vue de la redynamisation du parti.

Le congrès a élu M. Seini OUMAROU à la présidence du parti et M. ALBADÉ Abouba au secrétariat général.
Ce congrès a cependant consacré la naissance de nouveaux courants de discorde absolument nuisibles à la cohésion et la grandeur du parti.

L’arrêt en date du 7 Juin 2010 de la Cour d’appel

Le 7 Juin 2010 la Cour d’Appel de Niamey, saisie pour dire le droit dans le conflit de leadership entre le tandem Hama AMADOU/Sala HABI et le corps massif du MNSD-NASSARA défendant la légitimité et la légalité du Congrès extraordinaire de Zinder, a tranché en dernier ressort.

L’Arrêt n°073 du 7 Juin 2010 de la Cour d’Appel de Niamey déclare irrecevable l’action de Hama AMADOU pour défaut de qualité.

Les conclusions de cette procédure judiciaire consacrent ainsi la légitimité et la légalité des actes du Congrès extraordinaire de Zinder qui ont porté M. Seini OUMAROU à la présidence du MNSD NASSARA.

L’essentiel des passages de l’histoire du MNSD-NASSARA a été inspiré par Al haj Salaou BARMOU, à travers son ouvrage « La Société de Développement, de l’ensemencement idéologique aux triomphes du MNSD NASSARA »

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(Les informations recueillies ne sont utilisées qu’à des fins strictement politiques)